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La première partie de cette rubrique Régime intitulée "Vous avez dit Régime ?" et qui concernait le patient à risque et le patient en insuffisance rénale, a été publiée dans le Néphrogène de Septembre 2001, n�29.
La troisième partie paraîtra dans le numéro d'avril 2002 et exposera les règles d'alimentation concernant le potassium, le calcium et le phosphore.
La dénutrition et la malnutrition ont probablement une incidence sur la qualité de vie des patients dialysés. C'est pourquoi les conseils alimentaires donnés par une diététicienne tiennent une place essentielle dans le traitement. Face aux difficultés quotidiennes, la lassitude peut s'installer. Cependant ce régime, il faut le suivre tous les jours et sans aucun doute il peut entraver la vie sociale et la vie professionnelle.
L'alimentation proposée est différente selon l'�ge : enfant, adulte, personne �gée. Nous parlerons ici du régime d'une personne adulte.
Entre deux séances de dialyse, il faudra suivre les conseils alimentaires spécifiques qui porteront sur l'absorption des liquides ainsi que sur la qualité et la quantité des nutriments.
L'eau est le constituant le plus important de notre corps. C'est également le constituant le plus important des aliments, et évidemment des boissons.
Une alimentation variée et équilibrée apporte naturellement de l'eau dont il faut tenir compte dans le calcul de l'apport quotidien.
Lorsque les patients sont en dialyse, le volume de leurs urines, à la suite de leur maladie rénale, a baissé le plus souvent, pour être quasiment inexistant quelques mois après. Si l'apport des urines n'est pas contrôlé, l'eau peut s'accumuler dans les tissus de l'organisme. L'hémodialyse corrige en partie cette accumulation, mais à condition que les apports soient modérés.
Quantitativement Entre deux séances de dialyse, la prise de poids ne doit pas dépasser 3 à 4 kilogrammes (5% du poids du corps).
Comme le montre le tableau ci-dessous, il existe une relation entre le volume de boissons conseillée et le volume de la diurèse conservée.
Diurèse |
Volume de boissons par jour |
Conservée |
Volume des urines +500 mililitres |
Pas d'urines |
750 millilitres |
Qualitativement
Lorsqu'on calcule la quantité d'eau absorbée, ll faut tenir compte de la quantité de :
Eau, eau gazeuse.
Eau de Vichy (selon les prescriptions médicales).
Café, thé, tisanes.
Sodas, jus de fruits.
Vin ,cidre, bière, apéritif, champagne.
Bouillon, potage.
Lait.
Conseils pratiques
Le patient doit faut apprendre à évaluer le volume des boissons :
1 verre = 100 à 250 millilitres
1 tasse = 100 à 250 millilitres
1 bol = 250 à 400 millilitres
Attention aux glaçons : un gros glaçon représente 7 millilitres d'eau.
Parfumer l'eau de citron ou d'alcool de menthe si vous avez très soif.
Le sodium est l'un des composants du sel en cuisine (chlorure de sodium).
A l'état naturel, le sel est contenu également dans la viande, le poisson, le lait... On le rencontre également dans les plats préparés du commerce, fromages, pain, charcuterie, p�tisseries�
Les besoins en sel chez l'adulte se situent aux environs de 5 à 6 grammes par jour, mais la consommation moyenne est bien supérieure : 8 à 12 grammes par jour. L'organisme n'utilise pas la totalité et le rein en élimine l'excédent.
Lorsque les reins ne fonctionnent plus, le sodium ne peut plus être éliminé et il s'accumule dans les tissus de l'organisme, provoquant une rétention d'eau, allant parfois jusqu'à l'�dème pulmonaire.
L'hémodialyse corrige en partie cette accumulation de sel, puisqu'il y a une perte de sodium durant la séance. Mais les apports doivent cependant être modérés, aux environs de 5 grammes de sel par jour. Lors des premières séances de dialyse, la ration conseillée est souvent de 2 grammes par jour.
Mais nous savons que chaque patient est un cas particulier nécessitant des conseils adoptés.
En voici la liste.
Fromages
Viandes et poissons salés, fumés, panés
Plats cuisinés de viande, poisson, crustacés et mollusques, façon traiteur, en conserve, sous vide ou surgelés.
Charcuteries, y compris le jambon.
Pommes de terre chips.
Pain, biscottes à teneur normale en sel.
Biscuits salés.
Céréales pour le petit déjeuner, sauf Smacks, Frosties, Miel Pops de Kellogs.
Fruits oléagineux salés (noix, noisettes, cacahuètes, pistaches, amandes, olives...).
Potages déshydratés.
Jus de tomates et autres jus de légumes.
Aides culinaires (Viandox, cubes fondants, court-bouillon en cubes ou en poudre, fonds de viande, fumet de poisson, cubes aromatiques pour bouillon,...).
Sauces cuisinées du commerce, ketch up, sauce de soja, nuoc mam.
Sel de céleri et tous les sels aromatisés.
Certains mélanges d'épices.
Moutarde, cornichons, c�pres.
Pommes de terre et légumes cuisinés du commerce.
Potages vendus prêts à être consommés.
Préparations culinaires à base de p�tes, semoule, riz.
Quiches, pizzas, croque-monsieur, sandwichs du commerce.
Beurre salé et demi sel.
Les eaux gazeuses salées sauf Perrier, Vitel-loise, Salvetat, Volvillante, Saint-Benoit. Rappelons que l'eau de Vichy peut cependant être prescrite
Des conseils pratiques
Vous pouvez consommer du pain et des biscottes salées.
Salez modérement à la cuisson ou cuisinez sans sel si vous utilisez des condiments (cornichons, c�pres, olives, moutarde, beurre demi sel,..). Ne resalez les aliments en fin de cuisson et à table. Ne resalez pas les conserves, les plats cuisinés : ils sont déjà bien salés.
Vous pouvez relever la saveur des plats avec des épices et aromates : ail, ciboulette, persil, cerfeuil, thym, laurier, romarin, muscade, clou de girofle, citron, poivre, vinaigre, piment, safran, paprika, gingembre, cannelle�
N'utilisez pas de sel de régime, ils sont riches en potassium.
Faites un choix judicieux des aliments que vous utilisez : ne consommez pas dans une journées plus d'un aliment de la liste suivante :
Fromage (1 part).
Viandes salées, séchées, en conserve et cuisinées du commerce.
Charcuteries, y compris les jambons.
Poissons salés, fumés, en conserve, séchés.
Coquillages (1/2 douzaine).
Occasionnellement : biscuits apéritifs, chips (1 poignée), potages du commerce (1 assiette).
Remarque. Seules les eaux gazeuses non salées comme les eaux Perrier, Vitteloise, Salvetat, Volvillante, Saint Benoît, San Pellegrino peuvent être utilisées.
Les protéines sont nécessaires à l'élaboration de la masse musculaire et sont la garantie de notre système de défense.
Ce sont des matériaux qui permettent la construction de nos tissus pendant la croissance (enfance, puberté), qui permettent leur entretien ou leur reconstruction. L'organisme a besoin de protéines pour renouveler ses constituants (os, peau, muscles). Les protéines contiennent des acides aminés qui sont indispensables et que l'organisme ne peut pas synthétiser. Lorsque le taux de protéines apporté à l'organisme est insuffisant, il y a fonte musculaire (il n'y a ni entretien, ni réparation) et la défense immunitaire n'est plus efficace.
Le rein a un rôle excréteur puisque 90 % des protéines sont éliminées par les urines.
Chez le patient en hémodialyse, il faudra être vigilant sur l'apport en protéines, car une insuffisance d'apport peut favoriser une malnutrition. Le manque d'appétit d'un patient dialysé, une infection, la diminution d'activité peuvent entraîner une baisse d'apport.
Quantitativement
La diététicienne conseillera au patient de prendre 1 gramme de protéines par jour et par kilogramme de poids (soit pour un homme de 70 kilogrammes, 70 grammes de protéines). De plus, il faut comprendre que, lorsque les apports en glucides et en lipides ne couvrent pas le besoin énergétique, les protéines sont alors utilisées pour couvrir l'énergie et, par conséquent, ne remplissent plus leur rôle d'entretien et de réparation.
Qualitativement
Le choix des protéines chez un patient en hémodialyse sera plus large que lors de l'insuffisance rénale.
Les protéines animales (viandes, poissons, �ufs, laitages, fromages) seront à consommer en priorité, et constituent 2/3 de la ration. Voici quelques équivalences protéiques animales : 100 grammes de viande = 100 grammes de poisson = 2 �ufs = 200 grammes de fromage blanc.
Les protéines végétales (p�tes, riz, pain, céréa-les) constituent 1/3 de la ration.
Ce sont les fournisseurs principaux de l'énergie de l'organisme, puisqu'ils assurent près de la moitié de l'énergie nécessaire.
Quantitativement
Pour le patient dialysé, les recommandations sont identiques à celles de la population générale, soit 50 à 60 % de l'énergie totale.
Quantitativement
Ils sont de plusieurs natures :
Les glucides simples assurent une énergie immédiatement disponible : fructose (sucre des fruits), saccharose, lactose (sucre du lait).
Les glucides complexes assurent une énergie différée : ils sont contenus dans les pommes de terre, les p�tes, le riz, les légumes secs.
Ce sont des fournisseurs de l'énergie que va utiliser l'organisme pour fabriquer des réserves. C'est une énergie différée.
Quantitativement
Les recommandations sont identiques à celles de la population générale, soit 30 % des calories totales et une bonne répartition des acides gras, répartition qui doit être détaillée par la diététicienne.
Quantitativement
Les graisses sont classées en fonction de leur composition. Les graisses saturés : ce sont les matières grasses d'origine animale, qui contiennent un pourcentage important d'acides gras saturés. Les graisses insaturées : ce sont les matières grasses d'origine végétale qui contiennent un pourcentage plus important d'acides gras polyinsaturés et monosaturés.
La consommation en excès des acides gras saturés qui sont présents dans le beurre, charcuteries, viandes,� provoque l'apparition de maladies coronariennes. A l'inverse, les acides gras polyinsaturés présents dans les huiles, telles que pépins de raisin, soja, noix, tournesol et les acides gras monosaturés présents dans les huiles d'olives ou de colza concourent à une protection du système cardio-vasculaire.
Textes rédigés par Florence Leclerc - dieteticienne, clinique de l'Alma, Paris.
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Hygiène et qualité de vie. 
